lundi 29 novembre 2010

Oui, les régimes font grossir ! Mais il y a plus.



En France, c’est enfin officiel : les régimes sont dangereux, font grossir, causent des carences graves, perturbent le métabolisme, et sont une cause majeures des troubles du comportement alimentaires, comme l’anorexie et la boulimie. Ce sont en effet les conclusions principales de l’étude présentée par le Prof. Lecerf à l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anes) le 23 novembre dernier.

Ce qui est amusant, c’est que les arguments mis en avant sont exactement ceux que vous retrouverez dans un livre à paraître en janvier prochain aux éditions Thierry Souccar, l’Anti-régime, par Julia Ross, dans une adaptation française de votre serviteur (je vous en reparle sous peu) :

- Dans plus de 95% des cas, on pèse plus quelques années après un régime.

- Des personnes qui n’étaient pas initialement en surpoids se retrouvent en fin de compte en surpoids à cause des régimes

- Les régimes causent des carences graves

- Les régimes perturbent le métabolisme

- Les régimes sont la première cause des troubles du comportement alimentaire, en particulier l’anorexie et la boulimie, et aussi de la perte de poids.

On ne peut que se réjouir que la nutrition officielle se défasse de ce premier tabou – l’idée qu’une modification temporaire de votre alimentation vous permettra d’atteindre le poids souhaité, et que vous pourrez ensuite, reprendre une alimentation normale, comme dirait le PPD des guignols. Il reste néanmoins beaucoup à faire en France pour nous libérer de la vision moraliste du poids : on est gros parce qu’on mange trop et qu’on ne bouge pas assez. Un peu d’austérité est ça ira mieux ; et par conséquent, l’excès de poids est un échec moral, un défaut de volonté.

Dans la collection que je lance avec les éditions Thierry Souccar (« La Nouvelle Nutrition », nom temporaire), j’essaierai, en adaptant des auteurs surtout américains, de démontrer qu’une bonne alimentation peut et doit être joyeuse, et être suivie naturellement. Oui, il faut faire un effort pour modifier son alimentation ; oui, on doit faire attention à ce qu’on mange. Mais on ressort toujours perdant d’une guerre contre soi. Au lieu de ça, il faut attendre le plus vite possible un état où on mange ce dont on a envie, quand on a faim. J’essaierai d’expliquer ça en détail dans mon prochain livre, La guerre du poids n’aura pas lieu. Ne zappez pas.

Dans l’intervalle, voici quelques sujets que devrait aborder la nouvelle collection : Gary Taubes a raconté comment le dogme du cholestérol s’était imposé sans fondement scientifique (les lecteurs de ce blog connaissent déjà les grandes lignes de cette histoire) ; Atkins a bien établi que la consommation de graisses saines était bénéfique à la santé ; les praticiens et théoriciens du régime paléolithique, comme Mark Sisson, Loren Cordain ou Rob Wolffe savent bien qu’une vie sans céréales et une vie plus longue, plus saine et plus heureuse ; les spécialistes de l’obésité comme Scott Rigden ont démontré que l’allergie au blé est une des causes principales de l’obésité ; le rôle des addictions a été synthétisé par Julia Ross ; les patients de Paul Chek ou de William Wolcott ont appris à écouter les besoins changeants et uniques de leur corps plutôt que les diverses idéologies qui prétendent réguler notre alimentation. Si nous pouvons contribuer, même un peu, à changer les façons de penser par rapport au poids, notre travail n’aura pas été inutile.

7 commentaires:

  1. Ah, enfin, cela faisait un moment que l'on avait point de vos nouvelles :)
    Je me réjouis à l'avance de ces nouvelles traductions, je comptais en faire moi-même, mais avec les copyrights c'est compliqué au final, j'avais écrit la traduction d'un article "the misguided war on fat", mais slate.fr ne m'autorise pas les droits. De même GCBC toujours pas traduit...qui a dit tiers-monde de la nutrition ?
    Ca ne m'empêche pas de garder l'oeil ouvert, et sceptique de tout dogme (notamment la lecture de CarbSane ou James Krieger, malgré leur ton inutilement agressif). A noter le blog de freetheanimal qui pourrait aussi figurer dans votre liste !

    RépondreSupprimer
  2. "on est gros parce qu’on mange trop" et bien quand même! Toutes ces calories ne viennent pas de pollen respirés :-)
    Soyons sérieux on devrait dire "on est gros parce qu’on mange trop mal" est là est toutes la question, sans compter qu'il y a une multitude de déséquilibre qui en s'accumulant causent de gros problèmes, par exemples :
    * beaucoup trop d'hydrates de carbones rapides.
    * pas assez de bonnes huiles.
    * pas assez de vitamines
    * pas assez de fibres
    * pas assez de sommeil (le sommeil fait maigrir)
    * pas assez de soleil (vit D, désinfection)
    * trop de toxiques dans l'environnement et la nourriture.
    * pas assez de mouvement.
    * trop de temps passé immobile à promouvoir la mobilité mécanique.
    Etc.

    A noter aussi que si une ration calorique normale ne contient que la moitié des vitamines et minéraux nécessaires (raffinage, stockage, transport, agriculture intensive etc.) le corps va naturellement essayer de manger 2 fois plus pour avoir les éléments nécessaire! D'où l'importance primordiale de la qualité et de l'équilibre alimentaire!

    Ca7

    RépondreSupprimer
  3. "depuis toujours, je me bats avec mon poids" Je crois qu'il y a une idée intéressante, en plus de l'équilibre nutritif optimum, c'est l'idée de ne consommer que des index glycémiques bas (pas forcement sans goût sucré, le fructose est un exemple naturel). L'avantage principal des index glycémiques bas est qu'ils suppriment le yoyo glycémique! Bien sur ce n'est pas un régime mais une prise de conscience pour la vie!

    RépondreSupprimer
  4. "ils suppriment le yoyo glycémique" donc suppriment l'envie de re-manger pour remonter la glycémie, donc a fait maigrir automatiquement (perdu 5 kilogrammes sans le vouloir, tout en gagnant du muscle!! Bon je dois avouer que j'ai aussi commencé la micro-nutrition, pour le moment principalement du kéfir).

    Au plaisir de vois lire,
    Ca7

    RépondreSupprimer
  5. @Sylvain: merci pour vos mots aimables et vos suggestions. Je vais regarder.

    @Ca7: Marci aussi pour vos commentaires. En ce qui concerne le premier, il me semble purement rhétorique. Je pourrais vous rétorquer que ce que vous dites, c'est que les gros ne mangent pas assez... de bons nutriments. Et je serai assez d'accord avec ce point de vue. Quant aux calories, je ne suis pas sûr de vous suivre. Si vous voulez dire qu'on ne peut pas grossir quand on ne mange pas, je suis d'accord, mais ça n'est pas très intéressant. Si votre argument est que l'excès de calorie est la cause du surpoids, alors je ne suis pas franchement d'accord -- il suffit de voir les individus qui restent minces à 3.000 calories par jour ou plus, et ceux qui continuent à enfler à 700.

    Enfin, si je suis d'accord que l'index glycémique est un concept intéressant, je crois qu'il est très fortement surévalué. On peut perdre du poids en mangeant selon cette idée, mais il est douteux que cela soit en fait lié à la glycémie -- la plupart des aliments à bon index glycémique sont aussi des aliments plus complets, par exemple. Et souvent plus frais. Savez-vous que, à cause du gras et du froid, la glace à la vanille a un index glycémique comparable à celui des céréales complètes? En finde compte, le riz complet se transforme en glucose dans la bouche en quelques secondes, et l'effet de ces glucides sur le métabolisme est en fin de compte peu différent de celui du sucre blanc.

    La régulation de la glycémie et de l'appétit peut ainsi aussi bien être attribué à l'apport supplémentaire en vitamines et en minéraux (ou à l'absence de leur consommation dans le processus digestif), en particulier B, chrome et zinc, qu'à l'index glycémique.

    Bien sûr que la digestion retarde légèrement le passage du glucose dans le sang, mais à la fin, les problèmes des régimes riches en glucides demeurent, même quand il s'agit de glucose de bonne qualité. Sur ce point, ma religion est celle de la personnalisation: il est manifeste qu'un régime type Montignac convient mieux à certaines personnes. Mais en ce qui me concerne, par exemple, donnez-moi des céréales et elles dérègleront mon appétit, mon humeur et mon poids.

    L'usage du mot "régime" est toujours problématique, parce qu'il a plusieurs sens possibles. Nous pouvons être d'accord qu'un régime au sens d'une modification temporaire dans l'alimentation afin d'atteindre un poids donné est une bêtise: c'est en tous cas le point de ce post et de l'étude du Prof. Lecerf. Mais on peut aussi dire qu'un régime, c'est une façon de manger permanente, comme dans votre exemple. Cela étant, je ne suis pas sûr que même ce type de régime soit une bonne chose. En effet, je pense de plus en plus qu'une alimentation saine consiste en fait à écouter son corps, à manger quand on a faim, et ce dont on a envie, à l'intérieur bien sûr de certaines règles de bon sens, que vous mentionnez.

    Merci à tous, en tous cas, pour votre lecture attentive.

    RépondreSupprimer
  6. Les régimes alimentaires sont d'ultimes recours pour tenter de limiter les dégats ou soit des conséquences d'un désordre nutritionnel entamé, ou soit d'un métabolisme physique dont on perd le controle (par exemple: gain de poids incontrolable). Je reconnais la nécessité d'un régime alimentaire dans de nombreux cas, mais c'est par une meilleure connaissance de notre propre biologie corporelle que passera la solution à tous ces problèmes de gain de poids incontrolé. Et les exemples sont simples à cet effet: j'ai des amis qui peuvent consommer beaucoup de corps gras sans nécéssairement prendre du poids. J'en connais d'autres dont la physionomie leur permet d'amasser beaucoup de gras qui se répercute en un accroissement de la masse corporelle. Ainsi de suite. Ca dépend vraiment de la réponse de notre propre corps à ce qu'il consomme. Cet aspect devrait etre d'avantage exploité au lieu de soumettre notre corps à des critères génériques pré établis.

    RépondreSupprimer
  7. J'ai lu ce rapport et j'ai copié quelques extraits interessants.A mon avis, ceux qui ont fait les commentaires dans la presse n'ont pas pris le temps de le lire, car il est dit clairement que le corps s'adapte sans probleme aux carences alimentaires et qu'il n'a PAS ete prouve que les regimes pauvres en glucides ou/et hyperproteines sont dangereux pour les reins, le foie, le coeur ou ont un effet sur le cancer du colon.Quant au cerveau, il est parfaitement adapte a utiliser des cetones au lieu de glucose....!
    Pour ma part je suis un regime "low-carb" genre Atkins et je m'en porte tres bien depuis plus de 10 ans. Je trouve que c'est plus facile a suivre que le regime Dukan car il n'y a pas de restrictions sur les lipides et cela marche aussi bien.

    Si on lit soigneusement le rapport, on constate que les conclusions sont en contradiction directe avec les analyses presentees:
    Les regimes amaigrissants sont "dangereux" pour la santé?????? pas accordé au rapport!

    Je pense qu'il y de la mauvaise foi, les auteurs ne voulant pas prendre le risque d'aller a contre-courant de la dietetique traditionnelle en admettant que les regimes supprimant les glucides,genre Dukan ou Atkins, ne posent pas de problemes de sante.
    D'un autre cote, malgres ce qu'on peut lire dans la presse, il n'y a aucun commentaire approuvant Weight Watcher. En fait ce regime est mis au meme rang que les autres en ce qui concerne la reprise de poids et le risque de perte osseuse. WW a bonne presse parce qu'il est soit-disant "équilibré". Le probleme, c'est qu'on meurt de faim avec WW et qu'au bout du compte, il ne marche pas!

    RépondreSupprimer